GOOD LORD (Oh Lord ! Tome 3) Laure Elisac, tous droits réservés Extrait 8

Jeudi 20 juillet 2017



Le feuilleton de l'été :
Tous les dimanches et tous les jeudi, suivez les aventures de GOOD LORD (Oh Lord ! Tome 3) avant sa parution



Extrait


Montage Laure Elisac - Peinture
Jan de Vlieger


Dimanche 12 Mai 2011, Belgravia




Quand Lawrence avait téléphoné Sonia, quelques heures plus tôt, il se doutait qu’elle attendait des excuses, mais il ne se résolvait pas à les formuler. Non seulement il n’avait pas mérité son dédain, mais, s’il cédait à son chantage à cette étape de leur relation, cela encouragerait sa nature capricieuse. Il avait abordé le cas de Nejma, et celui de Spencer. La première ayant la main trop agile et l’autre trop lourde. Elle s’était radoucie et elle avait accepté de les rejoindre. Ils étaient présentement attablés dans la cuisine, observant Spencer qui préparait le filet mignon prévu pour le déjeuner. Cela lui rappelait les heures qu’il passait, enfant, à crayonner sur le coin de la table de la cuisine de Covington Hall.   
– Une chose est sûre, dit le majordome, le nez sur le programmateur du four. Cela ne provient pas de ma famille !
Pour l’instant, Spencer pensait qu’ils s’étaient réunis afin de discuter de la cleptomanie de Nej.
– À son âge, répondit Sonia, et compte tenu des circonstances, chaparder ne signifie pas qu’elle soit malhonnête.
– Et cela n’en fait pas une personne honnête, non plus, si je puis exprimer mon opinion. Je ne comprends pas de qui elle tient. La famille de sa mère est pratiquante, très religieuse, ce sont des gens de confiance, pourtant, elle l’a bien appris de quelqu’un. Ou alors, elle a le vice dans le sang ? Parce qu’elle a été conçue dans le péché ? 
– Ewan, dit Lawrence, avec une incroyable douceur, vous avez entendu ce que vous a expliqué Sonia, cela n’a rien à voir avec l’honnêteté, ni la sienne, ni celle de ses parents. Il s’agit d’une enfant, qui commet des bêtises d’enfant.
– Celle-ci ne vaut guère mieux qu’une sauvageonne.
Il avait craché ce dernier mot. Il sortit une botte de carottes d’un panier et chercha où la poser. Visiblement, la proximité de Lawrence l’empêchait de s’installer à la table, il choisit finalement de les préparer au-dessus de l’évier.
– Connaissez-vous les détails de son enfance ? Votre ex-femme vous a-t-elle relaté des anecdotes, sur son caractère, ses goûts ? 
Spencer se figea, une carotte dans une main, l’éplucheur dans l’autre, un filament de peau en équilibre sur la lame.
– Je me souviens que c’était un bébé difficile. Elle mangeait peu et dormait encore moins. Elle n’a jamais fait ses nuits quand je vivais avec elles. Une expérience épuisante, la pire des tortures. 
Lawrence peinait à l’imaginer en père, néanmoins, si Sonia réussissait à éveiller chez lui des prémices d’instinct paternel, il serait rassuré pour la suite. Il ne voulait pas gêner son majordome en le fixant trop intensément, mais là, tout de suite il prit conscience que cet homme, avec qui il partageait son quotidien depuis des lustres, était un parfait inconnu.
– Pour vous dire la vérité, conclut Spencer, j’ai songé, que Dieu me punissait.
– Cela n’a pas dû être commode pour vous, rebondit Sonia, vous assumiez seul la charge de votre femme et votre fille. Votre belle-famille vous aidait-elle ?
– J’enchaînais les boulots de manutention, je ne possédais aucune qualification, le bâtiment recrutait à la pelle, si vous me permettez cette expression. Quand on s’est installés ensemble, la famille de Lila – Lawrence réalisa qu’il n’avait jamais utilisé ce prénom devant lui auparavant – l’a mise à la porte et l’a reniée. De mon côté, la honte me gardait de réclamer de l’aide à ma mère.
– Et votre père ? Vous n’en parlez jamais.
Lawrence tenta vainement d’attirer l’attention de Sonia. Elle s’aventurait en terrain trouble, et le ton en mode psy qu’elle avait adopté invitait soit à se rouler sur un divan en position de fœtus, soit à l’envoyer balader. Par miracle, Spencer ne céda pas à la deuxième tentation, mais, en creusant ce sujet tabou, elle dépassait les bornes. Lui-même répugnait à assister à cet étalage de détails sur l’intimité de son employé.
Des bribes de souvenir lui revinrent. Il commençait ses études de médecine lorsque les parents de Spencer divorcèrent. Ewan était âgé d’une dizaine d’années. La cause du divorce, personne ne l’évoquait, mais elle planait sur Covington, tout le monde savait que Gus Spencer était un alcoolique violent. Violent, la boucle était bouclée. Quelles séquelles Spencer avait-il gardées de cette période ? Lawrence se fichait de la réponse à l’époque. On l’avait informé qu’Erin Spencer officierait comme intendante à Belgravia. Elle cuisinait décemment et respectait son rang. Pourquoi se serait-il soucié du reste ? 
Spencer émit un son de gorge méprisant. Lawrence crut que l’heure des règlements de compte avait sonné, cependant, le majordome ignora la question de Sonia et continua sa litanie.
– Après quelques mois, ils se sont adoucis, mais ils ne recevaient que Lila, sans le bébé, et sans moi, évidemment. Il leur aurait été aisé de m’embaucher dans un de leur restaurant, mais cela les privait du plaisir de me voir m’échiner sur les chantiers de construction. Quand ils lui ont proposé de renouer avec elles deux, à condition que je rentre en Angleterre et que je renonce à mes droits, je garde encore en mémoire le soulagement que j’ai ressenti.
– Vous vous souvenez du premier mot qu’elle a prononcé ?
– Lila ?
– Nejma.
– Oh.
Il reprit son épluchage, le visage impassible. Lawrence, saturé d’informations, regrettait la présence de Sonia. Jamais il n’aurait imaginé Spencer aussi prolixe et il rêvait de le laisser seul avec la jeune femme, mais, en bougeant maintenant, il craignait de rompre le fragile équilibre qui s’était instauré entre eux.
– C’était « Mousse », dit-il après réflexion. La souris, pas la mousse du shampoing. À cause d’un livre de conte que ma mère lui avait offert et que je lui lisais souvent.
– Vous communiquiez en anglais ? interrogea Lawrence.
– En permanence.
Après une pause, il le répéta.
– En permanence. Cela aurait pu fonctionner. Les parents de Lila géraient trois établissements, j’aurais pu travailler avec eux, comme ses frères. Mais on n’était pas mariés, l’imam a refusé de nous unir. On n’était que deux gosses. On ne voulait faire de mal à personne, mais on s’en faisait à nous-mêmes.   
– Nejma sait-elle, tout ça ? s’enquit Sonia.
– Je n’en ai aucune idée. Les contacts que j’ai eus avec elle depuis mon départ se réduisent aux virements bancaires et aux cartes de Noël et d’anniversaire, et, en retour, un portrait d’elle lors de ces occasions.
– Il faudra prendre le temps, un jour, de lui raconter votre histoire. Elle en a besoin pour se situer et comprendre la raison de sa venue dans cet appartement, ce pays, et ce monde.
– Projet ambitieux. Et elle abandonnera le chapardage ?
Il rassembla les épluchures pour les jeter dans la poubelle, puis il débita les branches d'un brocoli pour les rincer dans de l’eau vinaigrée. 
– À mon avis, répondit Sonia, nous sommes en mesure d’établir qu’elle ne vole pas aveuglément. Les affaires paraissent disparates, mais elles ont un lien avec Lawrence, le maître de maison. C’est comme si, pour elle, Lawrence incarnait la figure paternelle. Je ne note pas de malignité derrière les larcins, ni de vénalité. Elle amasse des choses en or, comme des élastiques pour cheveux.
Spencer produisit un nouveau bruit de gorge indigné.
– Mais comment la raisonner ? plaida Lawrence. J’ai essayé d’argumenter, pour un piètre résultat, quant à la violence...
– C’était maladroit de ma part, Monsieur, je lui ai exprimé mes regrets. Je n’ai pas l’intention d’en faire une habitude.
– Ce serait souhaitable, dit Sonia, surtout quand la correction vise à défouler l’adulte. Cette attitude prouve à l’intéressé que le matériel a plus d’importance que lui.
Spencer tiqua, sans relever. Les remarques de Sonia étaient pertinentes, mais elle les récitait comme sorties d’un livre. Quelque part, Lawrence se désolait d’infliger ça à Ewan.
– Un entretien avec elle s’impose, continua Sonia, mais, hélas, je n’ai pas le droit de pratiquer une analyse approfondie sur quelqu’un de mon entourage. Si toutefois le problème ne se réglait pas de lui-même, vous devrez envisager de l’envoyer chez un spécialiste.
Lawrence secoua subrepticement la tête. Nej ne souffrait d’aucun trouble, c’était Spencer qui devait consulter. 
– Ce type de vol, cache le désir de s’approprier quelque chose dont on ne se sent pas digne. Ses éducateurs auront manqué de générosité affective. Par générosité, je pense à des gestes, des attentions gratuites qui permettent aux enfants de se savoir aimés.
– Mais concrètement, qu’est-ce que je dois faire ? 
– Vous intéresser à elle. À sa personne. Et l’accepter telle qu’elle est.
– Et si elle persiste ? demanda Lawrence. 
– Quand tu notes la disparition de quelque chose, l’idéal consisterait à lui annoncer que tu lui offres.
– C’est grotesque ! s’exclama Spencer, avant de se ressaisir. Excusez-moi, Miss, mes paroles outrepassent ma pensée. Toutefois, Nejma ne traînera plus dans vos appartements, je lui ai fermement fixé les limites aujourd’hui encore.
– Ce n’est pas ainsi que vous l’aiderez, protesta Sonia.
– Dans ce cas, je déménagerai. Monsieur n’a pas à subir des odieux désagréments.  
– C’est hors de question, soupira Lawrence.
Il se leva.
– Arrêtons-nous là pour l’instant.
– Mais, je n’ai pas terminé, dit Sonia, est-ce que la petite a eu des contacts avec sa mère, depuis son arrivée ?
– Sonia…
Lawrence se massa les tempes, réfléchissant à la façon de formuler sa pensée, sans envenimer leurs rapports.
– Nous avons tous besoin d’une pause.
– Et donc, c’est toi qui décides quand l’entretien s’achève ? Il me manque des informations pour avoir une chance d’améliorer la situation.
– Nejma souffre, parce qu’elle est frustrée de se trouver loin de chez elle, et Spencer est frustré, car on lui impose l’éducation de sa progéniture. Nulle obligation de mener un interrogatoire pour tirer ces conclusions. Enfin, chérie, comprends que…
– Et bien sûr, maintenant, tu dresses le diagnostic ! Je ne saisis vraiment pas pourquoi tu m’as demandé de venir, à moins que toutes ces péripéties ne soient qu’un prétexte pour m’attirer ici sans avoir à me présenter tes excuses ?
– Pardon ?
Il lança un bref regard en direction de Spencer. Le majordome était soudainement captivé par la viande qui cuisait silencieusement dans le four. Il semblait à deux doigts d’ouvrir le battant pour prendre sa place.
– Nous poursuivrons cette conversation en privé, dit-il sur un ton glacial. Ewan, si vous voulez bien nous excuser.


Il s’effaça derrière Sonia et lui emboîta le pas. Lorsqu’elle fit mine de bifurquer vers le salon du premier il poursuivit son chemin, se contentant d’un : « dans la chambre ». Plutôt que lui obéir, elle pila et posa un poing sur sa hanche.
– Si tu te figures que je vais t’accompagner dans ta chambre après ta conduite de ces deux jours, c’est que tu es naïf en plus d’être narcissique.
Il redescendit les marches qu’il venait de gravir.
– J’apprécierais que tu oublies le jargon technique avec moi. Le salon est mal choisi, car Nej patiente actuellement dans mon bureau. Je l’ai installée exceptionnellement là, pour qu’elle ne pointe pas son nez pendant que nous nous entretenions avec son père. Alors, est-il possible, s’il te plaît, de poursuivre cette discussion au second ?
– Je ne discuterai pas avec toi tant que tu ne te seras pas excusé pour hier.
C’était sans issues. Sonia tenait le décompte de ses erreurs comme un arbitre à Wimbledon. Or, dans ce match, que constituait la vie de la jeune femme, il importait plus de gagner que de participer.
– Par pitié, je suis désolé si mes paroles t’ont blessée, ce n’était pas mon intention.
– Tu réalises que tu sous-entends que c’est moi qui ai un problème ? Ton sexisme est si profondément ancré en toi que tu ne le perçois même plus. 
– Je ne suis pas sexiste ! Au contraire, je m’efforçais de te protéger !
– Justement. Ton paternalisme condescendant est l’expression de son sexisme. Si j’étais un garçon, chercherais-tu à me protéger ? Si le plagiat provenait d’une étudiante femme, l’aurais-tu pris avec autant de légèreté ? Sexiste et égocentrique. Pourquoi le vol te scandalise-t-il quand il concerne tes petites affaires, mais pas quand c’est un autre qui est spolié ?
– Bon sang, tu es... ce n’est pas... je ne suis pas... tu es impossible ! J’ai sacrifié mon après-midi d’hier à décortiquer tes satanés documents pour te rendre service, ce matin je consacre mon temps à Nej et Spencer pour éviter qu’il ne la violente, et tu me critiques ?
– Écoute-toi ! Tu considères que l’univers tourne autour de toi.
– Et comment veux-tu que je me comporte ? Puisqu’apparemment, tu connais par cœur les lois qui régissent le cosmos, explique-moi comment je suis censé agir.
– Et si tu commençais par arrêter de jouer les papas avec moi ?
– Facile, si tu cesses de te conduire en gamine.
– Ça suffit, je pars.
Elle pivota brusquement et dévala les marches de l’escalier.
– S’il te plaît, Sonia, pas encore !
Il se retint de la suivre, prêtant l’oreille aux bruits des talons dans l’entrée et le claquement familier de la porte. Il se retint également de pousser le grognement de rage qui l’étranglait. Il attendit que sa pression artérielle retombe, puis il se dirigea vers le bureau, espérant que Nej n’avait pas entendu leurs éclats de voix. La pauvre avait eu son lot de cris la veille.

Lorsqu’il pénétra dans la pièce, son sang ne fit qu’un tour. La chipie se penchait sur une monographie de Man Ray armée de l’un de ses feutres. Il ouvrit la bouche pour crier un « non » quand il remarqua qu’elle avait placé une feuille de papier sur la page et qu’elle décalquait une des photographies. Elle leva son petit menton pointu. Spontanément, Lawrence balaya les lieux du regard à la recherche d’objets manquants. Elle se tenait à moitié agenouillée, à moitié assise sur son ballon de foot. Lawrence lui avait précisé que lorsqu’elle montait à l’étage, elle devait le laisser au pied des escaliers, à cause des décorations précieuses qu’elle risquait de casser. Il s’assit derrière elle, sur le canapé Chesterfield, et saisit la liasse de gribouillis étalée sur le sol. Elle avait reproduit plusieurs silhouettes avant de les couvrir d’aplats de couleurs vives. Le résultat, charmant, dénotait une nature artistique précoce. Il s’extasia sur ses œuvres. Le cliché sur lequel elle s’escrimait à son arrivée était la fameuse photo en noir et blanc de Kiki de Montparnasse dont le corps était transformé en violon. Il entreprit de lui conter l’origine du titre « violon d’Ingres » et attrapa sur une des étagères, une monographie du peintre Jean Auguste Ingres, pour comparer avec « La grande baigneuse de Valpinçon », à l’origine du cliché.
– Je préfère celle-là, dit Nej en pointant la photo de Kiki.
– Et si tu redessinais celle d’Ingres en changeant ses couleurs ?
La petite fronça les sourcils.
– Est-ce qu’elle a mal ? demanda-t-elle en examinant le drap enroulé autour du coude du modèle.
– Non, elle… j’ignore pourquoi elle porte ce tissu ainsi. Peut-être parce que cet artiste se délectait des drapés.   
– Oh ! Regarde, elle a perdu sa chaussure.
– Dessine-lui des baskets, comme les tiennes.
– Et un ballon pour son chapeau !
Lawrence sourit.
– Tant que le ballon se cantonne au dessin et que tu ne tires pas avec dans cette pièce, je suis d’accord.
– Tonton Milord ?
– Oui ? répondit-il avec précaution, et sans oser émettre de commentaire sur l’incongruité de ce surnom.
– Est-ce que papa Ewan va me renvoyer ?
– Absolument pas. Il était fâché, mais ça ne veut pas dire qu’il ne t’aime plus. Personne ne projette de te renvoyer nulle part, tu es chez toi, c’est ta maison.
Elle changea de feuille et traça les courbes moelleuses de l’Odalisque à coup de crayon orange. Il nota mentalement de lui acheter une plus grosse boîte de feutres. Lavables à l’eau. 
– Que en bas, dit-elle, en haut c’est chez toi. Interdit à Nejma. Ma maman à moi, elle a donné ma chambre à mon petit frère. Si Papa Ewan a un bébé, il lui donnera ma chambre aussi ?
– Ton père n’a pas ce genre de projet en tête.
Nej pouvait se détendre, la conception d’un être humain nécessitait qu’on soit deux et Spencer se dédiait à son travail et ses études, une obscure maîtrise d’histoire occupant jusque-là ses loisirs. À quelques rares occasions, il avait mentionné un membre de la gent féminine, salarié de la bibliothèque universitaire, mais il n’avait jamais vraiment perdu les réflexes de ses années de séminaire. Spencer se mouvait dans un univers asexué, ce qui convenait parfaitement à Lawrence. La voix perfide de Sonia souffla à son oreille : « Le sujet est un autocrate pervers qui exploite la misère affective de son personnel pour servir ses aspirations égocentrées. »
– Tonton Milord, est-ce que, mon dessin, tu l’accrocheras à ton mur avec les autres posters ?
Elle dessina une balle couverte d’octogones noirs sur la tête, en guise de turban. Les formes géométriques étaient quelque peu biscornues, mais on reconnaissait l’idée. 
– Pourquoi pas ? Elle mérite même qu’on l’agrémente d’un cadre.
– Un quoi ?
– Une baguette de bois qu’on fixe autour du tableau pour le préserver. Et tu pourrais m’appeler Lawrence ? « Lord », c’est bon pour les grands. 
Nejma se retourna et lui sourit joyeusement. Pour la première fois. Et il se rendit compte également qu’ils avaient conversé entièrement en anglais.              
    

Aucun commentaire: